vendredi 26 février 2016

projection, acceptation, colère, rancune ou paix.

Je me suis retrouvée ces derniers temps dans une drôle de situation.

Quelqu'un m'a blessée et a eu une attitude qui m'a déplu, je lui en ai donc fait part en lui présentant le fait que j'avais toujours eu un avis mitigé et pas trop sûr sur cette personne et que là, ça penchait du mauvais côté de la balance et que je n'avais pas trop envie de laisser ça comme ça, un peu pourrir dans un coin. Comme cette personne m'a dit à plusieurs reprises qu'elle n'allait pas bien dans sa vie, je lui ai laissé le bénéfice du doute.

Finalement, à nouveau, tout un théâtre pour un truc assez innocent, avec accusations sur qui je suis et comment je me comporte avec le reste du monde. Quelques détails mesquins, des insinuations assez simplement méchantes et cette personne me dit que je l'ai blessée et qu'elle s'attendait à ce que je m'excuse.

Bon, soit. J'ai plutôt l'impression inverse et j'attendais également des excuses, mais je comprends qu'il y a des deux côtés des mauvaises interprétations.

Comme beaucoup d'histoires sont en cours autour de moi, beaucoup de choses qui se cassent, beaucoup de gens qui se quittent ou hésitent à se quitter. de l'amour qui apparaît ou disparaît, j'ai l'occasion de pas mal discuter de l'humain et de la complexité à gérer les émotions (les nôtres, celles des autres)..

De prime abord et ma première réaction étant toujours la colère, j'avais envie de répliquer des choses, d'imposer mon point de vue, d'expliquer ma situation et puis j'ai essayé de trouver une manière de répondre pour dire en gros "regarde peut être ce que moi j'ai vécu avant de juger vis à vis de ce que toi tu attendais" mais je voulais formuler ça en ne mettant pas en avant "tu dois changer ta manière de voir les choses et le faire dans mon sens" mais plutôt quelque chose comme "je me suis sentie blessée, il m'est arrivé ça et ça" pour que la porte du changement de perspective s'ouvre d'elle même.

Je n'ai pas encore la solution, je ne sais pas formuler ça, trouver des mots c'est pas toujours facile, alors j'ai juste clairement dit, si je t'ai blessée, je te présente mes excuses. et j'ai laissé la porte ouverte pour que ces incompréhensions soient oubliées et que le reste prenne le dessus. Seulement, je me rends compte qu'en fait, tous nos échanges n'avaient pas pour but, pour cette personne (et je peux me tromper) de trouver un terrain d'entente avec moi, mais de trouver quelqu'un à détester et à accuser d'une colère dont je ne suis pas à l'origine et peut-être même, avec un peu de recul, d'une jalousie vis à vis de mon implication dans ma vie personnelle et professionnelle et dans ma manière d'être simplement heureuse de plein de choses.

Et je me suis rendue compte d'une chose, qui ne m'avait pas traversé l'esprit. Mais définitivement, je pense qu'il y a des gens qui ont besoin de s'accrocher à du négatif, à se victimiser, à se faire plaindre et pour ça, trouver des méchants. ce qui tombe plutôt mal, parce que je ne suis pas une mauvaise personne, ni malicieuse, ni méchante. Et j'ai pris conscience qu'en fait, comme souvent, comme il m'arrive à moi aussi de le faire. On projette sur l'autre ce qu'on a envie de ressentir et par conséquent, finalement, moi qui depuis quelques temps me remet en question et me demande si je suis vraiment comme on m'a "accusée" d'être....

En fait non, je suis bien comme je suis, ça c'est sûr. Mais par contre la colère et les choses négatives qui sont ressenties n'existent qu'en cette personne. Ici, j'ai ouvert la porte en disant okay, je vois ton point de vue, je ne le comprends pas forcément, j'ai aussi des questions parce que certaines choses me semblent fausses, mais j'ouvre la porte... et.... message sans réponse...

Du coup, ça me fait beaucoup réfléchir à ma manière de percevoir les autres, à ce que je peux reprocher ou trouver un peu nul chez mes proches. De ce que j'accepte, je tolère ou je refuse. On a toujours des moments où on se dit, ahhhh j'aurais bien voulu que cette personne me comprenne, ou je la ou le déteste parce qu'il ou elle n'a pas agi comme j'attendais ou je voulais ou je pensais que c'était correcte de faire, et qu'entre ce qu'on projette, ce qu'on préfère ressentir, ce qu'on voudrait, ce que l'on fait, ce que l'autre répond.. pfiou ça en fait du bordel.

Comme quoi, à vouloir faire bien, mettre les choses à plat, discuter des soucis ou des angoisses ou des choses qui passent de travers il y a deux réponses, la négation et l'acceptation. J'essaie d'être dans l'acceptation de l'autre et de laisser une part de mes réflexions à l'écoute de l'autre. Mais je me rends compte que c'est un chemin ardu qui demande plus de courage et de prendre plus sur soi que de simplement s'enfermer dans l'accusation et dans la colère..

je vais continuer à réfléchir à tout ça... et essayer de passer outre cette personne qui a décidé que de toute façon j'étais une personne détestable et je vais me contenter de laisser la porte ouvert pour que si elle décide d'être en paix avec elle même, elle puisse l'être avec moi aussi..


4 commentaires:

  1. Ah... les relations humaines. Un mot tellement simple, mais c'est aussi une chose très complexe. Sartre a toujours dit "L'Enfer c'est les autres". Et oui, le fameux autre, c'est souvent celui qui nous embête le plus, il nous embête souvent et on ne le comprend pas toujours.
    Ton article est bien et bien prise de tête, je t'admire d'accorder autant d'attention à autrui. Je t'avoue que avec le temps, avec ce que j'ai vécu. Je me suis renfermée sur moi-même et je vis mes passions en solitaire. Je sors peu de chez moi, et dès que je sors j'ai dû mal à m'intégrer au groupe à cause de mes goûts trop décalés par rapport aux gens de ma région. Franchement, moi je me pose plus autant de question, une personne me fait du mal, je la vire de mes contacts tout simplement. Je suis devenue un peu extrême, un peu aigrie et misanthrope, mais j'ai carrément perdu espoir en l'être humain. Je t'admire en tout cas, d'essayer de prendre soin de tout le monde malgré le mal qu'on t'a fait. C'est un exemple à suivre, c'est ce qui tout le monde devrait faire. Mais c'est plus facile de se réfugier dans la colère que dans la compréhension envers l'autre.
    Enfin bref, je fais peut-être partie de ces personnes négatives. Mais bon, quand on gratte doucement la carapace, on découvre que parfois en dessous se trouve des personnes extraordinaires. :)

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    1. dans ce cas précis, là où se trouve la difficulté c'est que c'est une personne avec qui je "bosse" c'est à dire qu'elle vient aux marchés que j'organise, qu'elle participe aux évènements virtuels que l'on fait avec une amie créatrice aussi et que du coup ça englobe plus que juste une relation personnelle, ça met en cause également ma manière de travailler..

      Je sens que tu te préserves beaucoup, et c'est parfois pas plus mal ! j'espère que tu as tout de même des proches avec qui passer du temps et que tu laisses l'opportunité aux gens de s'approcher pour découvrir qui tu es !

      merci pour ton commentaire bienveillant ! tu vois que tu ne fais peut être pas tant partie de "ces personnes négatives" ;)

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  2. C'est peut être un manipulateur ou pire un pervers narcissique. C'est dommage mais nous ne pouvons pas nous entendre avec tous le monde, il faut l'admettre et composer avec. Il faut prendre une certaine distance avec ces personnes.

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    1. Oh combien voici la pire réponse possible, anonyme. Tu n as pas fait d étude en psychologie, cela est sur, mais reprendre les titres des tests des magasines féminins est juste absurde. Banaliser les troubles psychiques à toutes les situations de vie revient à dire que les autres sont fous, qu il n y a rien à faire, et donc d aller à l encontre de son propre questionnement. Ce qui par ailleurs semble être tout l inverse de cet article. Bonne initiative d ailleurs qu est le questionnement sur soi même. C est courageux.

      Lectrice occasionnelle

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